Tous les jours que nous vivons nous ployons sous le poids de l’inutilité de notre journée, de la vacuité de nos heures. Si seulement nous récitions un quatrain à nos proches… Nous lisons les journaux avec leur lot de mensonges plus ou moins bien ficelés. Nous écoutons les radios pour nous laisser divertir aussi. Si seulement nous récitions un quatrain au mendiant qui pose son chiffon sur notre pare-brise au feu de notre carrefour. Nous nous rendons machinalement au travail forts de notre courage de triompher de l’absurde de notre existence. Si seulement nous récitions un quatrain en pensant aux prisonniers. Nous consultons nos supports technologiques trop souvent et n’en retenons rien. Si seulement nous récitions un quatrain à notre mémoire trouée. Nous aimerions mettre fin au racisme à l’injustice aux disparités à la futilité de nos désirs au superflu aux guerres et à la force de l’argent. Si seulement nous récitions un quatrain à notre joli égo. Et cette faux qui nous attend pour étreindre l’illusion ultime nous libérer et nous éteindre. Et la douleur que nous sèmerons en partant. Si seulement nous nous récitions un quatrain vainement.